Journée d’études pour les 10 (+3) ans du groupe V&S – « Le doctorat, et après? Quelles perspectives après une thèse sur le vieillissement ? »

5 avril 2023 – 9h à 16h30
MSHE : Claude Nicolas Ledoux – 1 Rue Charles Nodier, 25000 Besançon


Comité d’organisation :
• Pour « VieillissementS et société« :
Maël Gauneau – Laboratoire PAVE – Centre Émile Durkheim UMR 5116 – Département de la Gironde
Christophe Humbert – PSInstitut / LinCS
Manon Labarchède – Atelier AA – Architecture Humaine / Laboratoire PAVE – Centre Émile Durkheim
Mathieu Noir – Université Lyon 2
Pour le RT7
Veronika Kushtanina – Université de Franche-Comté, Laboratoire LASA EA 3189
Thibauld Moulaert – Université de Grenoble Alpes, Laboratoire PACTE UMR 5194
Anne-Bérénice Simzac – Generacio



 À l’occasion des 10 ans du groupe “VieillissementS et société”, issu du réseau de jeunes chercheurs « santé et société » et en collaboration avec le réseau thématique 7 « Vieillesses, vieillissement et parcours de vie” de l’Association française de sociologie, l’équipe de coordination propose une journée d’études sous forme d’ateliers pour discuter et échanger sur les enjeux liés à l’insertion professionnelle des doctorant.e.s et jeunes docteur.e.s. 

En mai 2022, le Monde Campus publiait un dossier thématique intitulé « Jeunes chercheurs : après la thèse, rêves et désillusions », dressant le portrait de jeunes diplômés en quête de « reconversion » face à la réduction des postes de maître de conférences ces dix dernières années. Si le constat du manque de postes d’enseignant.e-chercheur.se est pertinent, le terme de « reconversion » laisse penser que la carrière universitaire est le seul débouché possible après une thèse. Pourtant, en septembre 2021, dans la dernière note des Systèmes d’Information et Études statistiques du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, analysant les carrières des docteur.e.s, trois ans après leur soutenance en 2016, seulement 47% d’entre eux travaillent dans le secteur académique, toutes disciplines confondues (MESRI-SIES, 2019). Si ce secteur reste donc le premier employeur des docteur.e.s, les données montrent bien que la carrière universitaire ne constitue qu’une partie des secteurs d’emploi des diplomé.e.s. Elles soulignent également une légère amélioration des conditions d’insertion professionnelle des jeunes chercheur.se.s, confirmant les données avancées dans des travaux antérieurs (Béret et al, 2003). Une amélioration en partie due à la reconnaissance des compétences spécifiques acquises lors de la formation doctorale renforçant l’employabilité des docteur.e.s (Durette et al, 2012), mais qui reste soumise à des variations en fonction des disciplines, de l’activité économique (Béret et al, 2003 ; Giret, 2005), mais aussi du parcours doctoral en lui-même. Ce dernier point est particulièrement vrai dans le secteur privé, où les expériences professionnelles acquises durant la thèse peuvent être plus ou moins valorisées et valorisables (Giret et al, 2007).

Pour autant en France, il peut être difficile pour les jeunes chercheur.se.s de trouver un poste dès leur diplôme en poche, raison pour laquelle une partie d’entre eux se tourne vers l’international où le doctorat est plus facilement valorisable sur le marché de l’emploi (Bonnard et al, 2017). Une situation qui fait craindre à certains une « fuite de cerveaux », expression qu’il est nécessaire de nuancer au regard des chiffres de l’émigration (Bono et Wasner, 2014) mais qui reste malgré tout particulièrement médiatisée comme en témoignent les titres des articles de presse parus au moment de l’obtention en 2019 du prix  Nobel d’économie par Esther Duflo ou en 2020 du prix Nobel de physique par Emmanuelle Charpentier, toutes deux de nationalité française ayant fait leur carrière à l’étranger (aux États-Unis pour la première et à Berlin pour la seconde). À cela s’ajoutent les récents témoignages issus de l’ouvrage d’Adèle Combes (2022), dénonçant les conditions précaires et délétères dans lesquelles certains doctorant.e.s effectuent leur thèse. Dans ce contexte, l’enjeu des conditions de professionnalisation des doctorant.e.s et jeunes docteur.e.s est plus que jamais mis sur le devant de la scène et au cœur du débat public comme en témoigne l’émergence d’entreprises de recrutement axées sur la mise en lien des docteur.e.s avec le monde de l’emploi (ex OKay doc) reconnaissant leurs expertise et leurs compétences spécifiques.

Cette journée d’étude souhaite donc interroger les perspectives professionnelles des docteur.e.s après la thèse en particulier dans le champ de la recherche sur la vieillesse et les vieillissements. Enjeu majeur des années à venir, le vieillissement de la population et ses conséquences à la fois sociales et sociétales en font un thème d’expertise central pour l’employabilité des jeunes docteur.e.s, dans et hors du secteur académique.  À cela s’ajoute le développement de nombreuses structures relevant du domaine public (CNSA, DREES, etc.), privé à but non lucratif (fondations, etc.) ou encore associatif (gérontopôles, REIACTIS, etc.), s’intéressant à ces thèmes de recherche et diversifiant les possibles secteurs d’emploi des docteur.e.s experts de ces questionnements.

Prenant donc en compte la diversité des secteurs d’emploi des jeunes diplômé.e.s et de leurs profils, cette journée d’étude a donc pour objectif de questionner :

  • L’hétérogénéité des profils de poste, des missions et des structures offertes aux docteur.e.s dans le champ de la vieillesse et des vieillissements
  • Les spécificités des compétences acquises durant le parcours doctoral et la manière de les valoriser
  • Les stratégies professionnelles qu’il est possible de mettre en œuvre durant la thèse

L’intérêt de cette journée d’étude n’est pas de faire l’état d’un parcours « idéal » du doctorat mais de travailler des pistes d’orientation avec les jeunes docteur.e.s et doctorant.e.s sur la suite de leur parcours professionnel, aussi varié soit-il.


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